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Nord-Kivu : 7 hypothèses sur des probables causes des attaques dans les bureaux d’enrôlement à Beni et Butembo (SOCIV)

L’identification et l’enrôlement des électeurs fait face à plusieurs défis dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). En seulement trois jours à compter à partir du 08 mars 2023, des porteurs illégaux d’armes ont attaqué trois centres d’enrôlement notamment à Butuhe et Mabuku dans le territoire de Beni, puis en ville de Butembo. Face à cette situation, la société civile du Nord-Kivu essaie d’identifier les 7 auteurs probables pouvant ouvrir la piste des enquêtes.

Mercredi 08 mars 2023, deux policiers ont été blessés dans une attaque des bandits dans un centre d’enrôlement à l’EP Tuendeleyele en chefferie des Bashu dans le territoire de Beni. Là-bas, le kit complet d’enrôlement a été emporté.

Jeudi 09 mars 2023, des Maï-Maï de l’Union des patriotes pour la libération du Congo (UPLC), superviseurs des opérations d’enrôlement, ont repoussé une autre attaque des hommes armés dans un centre à Mabuku, 7 kilomètres de Maboya toujours dans le territoire de Beni. « Les bandits armés avaient pour mission de s’emparer des matériels d’enrôlement des électeurs dans le centre installé à l’Ecole Primaire Mundiba », ont révélé des sources sûres.

C’est dans la nuit du vendredi au samedi 11 mars 2023 qu’un élément de la Police nationale Congolaise (PNC) a perdu sa vie dans une nouvelle attaque contre un centre d’inscription et enrôlement des électeurs dans la commune Bulengera en ville de Butembo.

Des auteurs probables

La société civile, coordination provinciale du Nord-Kivu, s’inquiète de la persistance de l’insécurité qui affecte déjà aussi le processus électoral. Dans une interview accordée à AFIA-AMANIGRANDSLACS.INFO ce samedi 11 mars 2023, le premier vice-président de la structure citoyenne essaie ainsi d’identifier les acteurs pouvant avoir eu un rôle important à jouer dans les attaques déplorées dans le Grand-Nord en seulement 3 jours.

Edgar Mateso parle des Groupes Armés étrangers qui chercheraient à déstabiliser le processus électoral dans la partie Est de la république. Ce cadre de la société civile évoque aussi les groupes armés locaux qui voudraient être associés dans la sécurisation des Centres pour bénéficier de la cagnotte réservée pour ce faire. Notre interlocuteur n’écarte pas les politiciens qui estimeraient perdre le contrôle électoral sur les zones attaquées ou ceux-là qui ne souhaiteraient pas que les élections se déroulent. Le premier vice-président de la société civile croit aussi que les militants du PPRD, dont les responsables du parti ont appelé au boycott du processus électoral, ne sont pas à écarter dans la recherche des coupables.

A ce niveau, il évoque aussi la CENI elle-même qui, un moment donné, a voulu retirer la machine de Butuhe pour Butembo, mais ne l’a pas fait suite à une forte résistance de la population. Sans allusion aucune, la société civile pointe aussi des politiciens qui seraient en train d’importer des électeurs de la ville vers le territoire « mais qui font face à la résistance des requérants locaux ». Le 7ième probable acteur de ce « désordre », à en croire la structure citoyenne, c’est des aventuriers non autrement identifiés qui veulent simplement saboter le présent cycle électoral.

Des enquêtes ?

Réagissant de manière spéciale à l’attaque survenue dans la chefferie des Bashu, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a exigé des enquêtes pouvant aboutir aux sanctions à l’encontre des coupables dans le vol du matériel d’enregistrement et enrôlement des électeurs. « La CENI invite ainsi les autorités compétentes à diligenter des enquêtes afin que le matériel soit vite retrouvé et que les coupables soient sévèrement sanctionnés conformément à la loi », a noté Denis Kadima Kazadi dans son communiqué de presse signé jeudi 09 mars.

Toutefois, la société civile conseille également le renforcement de la sécurité des sites d’enrôlement. La structure citoyenne invite ainsi les responsables de la CENI à rassurer les requérants des cartes d’électeurs de l’accélération de l’enrôlement en augmentant les machines et en réparant dans l’urgence celles en panne.

Visesa Louangel, à Butembo

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