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RDC: nécessité d’une éducation au numérique pour lutter contre les VBG en Ligne

Pendant que le monde milite pour l’égalité a l’ère du numérique, plusieurs femmes font objet des violences basées sur le genre et Sextorsion en ligne. Des internautes, surtout femmes en sont victimes. Ainsi, on assiste à la publication des vidéos intimes, au piratage de comptes ou aux menaces en ligne. Tout cela constitue des violences basées sur le genre en ligne. Pour en finir, il y’a nécessité d’une éducation à l’utilisation des réseaux sociaux.

Pour comprendre le phénomène des VBG en ligne Afia Amani a rencontré l’étudiante Honey,( nom d’emprunt), victime de sextorsion. Celle-ci, voulais pimenter sa relation amoureuse en envoyant de ses images sexy à son copain qui le lui demandait. Malheureusement quand ils se sont séparés, un numéro inconnu commençait à l’appeler, le menaçant de publier ses photos si elle ne remettait pas une somme de 500$.

Au début, raconte t’elle,  » je croyais que c’était une blague mais, ce numéro insistait tellement et quelques jours après, on m’appela pour me parler de mes images compromettantes qui circulaient dans tous les groupes des réseaux sociaux Facebook et WhatsApp. Je ne savais plus quoi faire, tellement mon entourage se moquait de moi, j’ai tenté le suicide en faisant une overdose et j’ai était sauvée grâce à mon père qui m’a rapiditée à l’hôpital.

Pour comprendre l’origine de cet acte, j’ai décidé de contacter mon ex petit ami pour lui demander pourquoi il m’aurait fait cela, il répliqua que cela ne venait pas de lui et que son téléphone a été volé. »À la question de savoir si Honey a porté plainte quand à cet acte ignoble d’atteinte à son intimité, elle indique qu’ une amie lui a suggéré de le faire. Mais son papa n’était pas d’accord.  » Il m’a dit que je serai entrain de compromettre d’avantage mon image pour rien car dans notre pays, aucune loi ne régit cette matière et les maisons de télécommunications n’ont aucun contrôle sur tous les utilisateurs de leurs réseaux. »

Plusieurs femmes sont sujet du sextorsion en RDC et les plus touchées sont les femmes journalistes nous dit Madame Gisèle BAGHENI, chargée du genre au sein du Collectif des Radios communautaires du Nord-Kivu CORACON. A en croire Gisèle, Elles sont les plus visées car leur statut de journaliste les expose.

 » Les informations que nous diffusons peuvent toucher les intérêts de gens surtout les politiciens et en voulant régler les comptes, ils utilisent toute leurs influences et trouve nos images intimes qu’ils publient sur les réseaux sociaux dans le but de nous faire taire. Comme femme, lorsqu’on retrouve sa nudité sur les réseaux sociaux, on tombe dans la dépression et on a envie de s’effacer de la ville ou du pays. Franchement le gouvernement doit s’impliquer et sanctionner les auteurs de ces bavures. »

Bien que la loi No 20/017 du 25 novembre 2020 relative aux télécommunications et technologies de l’information et communication existe, elle connait des insuffisances et lacunes entre autre : la non protection des données a caractère personnelle, la cyber sécurité et la cybercriminalité, raison pour laquelle un autre projet de loi sur le numérique a été déposée à l’assemblée nationale depuis décembre 2022 en complément à cette loi.

Cette dernière mettra l’accent sur la cyber sécurité, la mise en place d’un régime juridique applicable aux activités et services numérique, la mise en place des organismes et établissements publics spécifiques qui devront accompagner la mise en œuvre et le contrôle de l’écosystème numérique mais aussi la consécration des règles organisant la sécurité et la protection pénale des système d’informations numériques en RDC.

Suite à l’absence de cette loi portant sur le numérique en RDC, les cours et tribunaux utilisent la loi relative aux télécommunications malgré les lacunes et certains vides qui s’y font ressentir, d’où le manque d’une justice équitable pour les victimes des VGB en ligne. » l’auto protection est le seul moyen adéquat pour ne pas tomber dans cette situation  » indique Madame Rachel AMANI, membre de la Blogosphère Gomatracienne (BloGoma).

Et de conclure que pour éviter d’être victime des violences en ligne: << Il faut d’abord couper le contact a l’immédiat pour ne pas céder aux menaces, conserver une copie des messages échangés avec le bourreau, signaler le compte et ensuite chercher de l’aide en se confiant en une personne de confiance puis porter plainte au parquet.»

Nadine KAMPIRE

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