Quand les manifestations de rue non autorisées prennent le dessus, les dégâts sont souvent au rendez-vous. La ville de Goma était sous tension toute la journée du 25 Juin 2022. Des manifestants, majoritairement jeunes, réclamaient le départ des forces de la MONUSCO (Mission des Nations Unies au Congo Kinshasa) dont ils dénoncent l’inefficacité dans leur mission de maintien de la paix en RD Congo.
Pour conséquence, on a assisté aux barricades des artères principales, la paralysie des différentes activités au centre-ville ainsi que le pillage de la base logistique de cette force Onusienne en ville de Goma. Des cas analogues ont été signalés dans d’autres agglomérations de la Province du Nord Kivu.
Jusqu’à tard dans la soirée, des coups de balles se sont fait entendre dans certains coins de la ville. Comme le matin, il s’est observé des pierres volontairement placées sur les artères principales de la ville pour empêcher toute circulation des engins roulant. Il s’agit notamment de la chaussée du tronçon Majengo jusqu’à la route 1 Km Temoins ainsi l’axe Terminus- Afia Bora, barricadée de grosses pierres empêchant la circulation des motocyclistes et des bus, principaux moyens de transport en commun en ville de Goma.
Concernant le bilan humain de cette journée, rien a encore été dit officiellement. Par ailleurs, la société civile fait état de 8 décès et nombreux blessés dans le rang des manifestants. On signale également le pillage des biens matériels dans certains entrepôts et bureaux de la MONUSCO telle que le Régionale, la RVA ainsi que l’entrepôt HASHI. On signale également un pillage systématique à la base de la MONUSCO TMK, situé dans le quartier Mabanga Sud. Matelas, batteries, Panneaux solaires, vivres, chaises de bureaux… emportés.
Se trouvant dans une mission d’itinérance à Beni au nord de la province, le gouverneur militaire du Nord-Kivu à quant à lui indiqué que la MONUSCO était déployée à la demande du gouvernement congolais. Pour qu’elle parte, précise le général Constant Ndima » La population s’adressera toujours au gouvernement congolais qui à son tour, doit prendre des mesures qui s’imposent’’.
Et au Porte-parole du gouvernement centrale Patrick Muyaya de rencherir que ‘‘le gouvernement suit de près la situation à Goma et les responsables de pillages ainsi que ceux qui s’attaquent contre les installations de nations unies seront poursuivis et sanctionnés sévèrement. » Condamnant ces actes de pillages, la Monusco appelle à la retenue.
Dans son communiqué de presse signé par son porte-parole, elle indique être mandatée par le conseil de sécurité pour accompagner les autorités à protéger les civils. Elle se tient aux cotés des populations et appuit les forces de défense et de sécurité nationale dans leur lutte contre les groupes armés. ‘’ Ce n’est pas dans le chaos et la confusion ou la division que nous ferons des avancées vers la stabilisation de la paix.’’ ; martèle-t-elle.
Ce mardi 26 Juillet, la situation reste volatile jusqu’à 8 Heures du Matin. On voit des manifestants (groupes de pression en première ligne), en dépit des tirs de sommation, des pierres sont encore posées sur les artères principales de la ville empêchant les commerces de se dérouler.
Nous suivons la situation de près et les mises à jour seront faites le moment venu. La prudence reste le leitmotiv, le maître mot.
Albert Isse SIVAMWANZA