À travers les foules de jeunes venus au festival Amani le 16 et 17 novembre dernier, l’organisation AfriYan RDC a sensibilisé les jeunes sur la santé sexuelle et reproductive. Sur demande particulière pour cette édition, cette organisation a distribué des kits et fourni des conseils sur les méthodes contraceptives et la prévention des infections sexuellement transmissibles.
En appuie à cette organisation locale depuis les premières éditions du festival Amani, l’UNFPA (Fonds des Nations Unies pour la Population) s’y est joint, cette année encore, pour offrir des services médicaux spécifiques dans cette campagne sur la santé sexuelle et reproductive. Ainsi, des professionnels de santé ont travaillé d’arrache-pied en collaboration avec des jeunes mobilisateurs de AfriYan RDC, effectuant des tests de dépistages volontaires du VIH/SIDA et la syphilis, ainsi que des traitements symptomatiques pour différentes infections interférant avec la santé sexuelle et reproduction.
Dans une clinique mobile divisée en deux tentes, le personnel soignant, envoyé par l’UNFPA a pris en charge les festivaliers désireux à travers des consultations, des tests, des traitements, du counseling ainsi que le dépistage du VIH. Cette organisation non gouvernementale a également impliqué des jeunes acrobates pour sensibiliser les festivaliers à la sexualité responsable.
« Les jeunes célibataires doivent s’abstenir ou, à la limite, éviter les rapports sexuels non protégés », explique Générose Katungu, sage-femme présente dans la clinique mobile.
Satisfaits de la réceptivité des festivaliers, les initiateurs du programme ont pu distribuer « quelques dizaines de milliers de préservatifs pendant les 2 jours, un nombre important de contraceptifs oraux (72 heures), effectuer des traitements et des sensibilisations sur les méthodes de contraception modernes », précise Elie Tasenya, coordonnateur d’AfriYan RDC, qui a appellé les festivaliers à se battre pour la paix tout en veillant à leur santé.
Profitant de l’occasion pour se faire dépister, les bénéficiaires de ces services sont généralement satisfaits. Après avoir visité la clinique, Joseph décide de changer son rythme de vie. « Le médecin m’a conseillé de débuter une cure d’eau et de ne pas trop m’approcher des femmes afin de préserver ma santé », nous confie ce jeune de 20 ans, heureux d’avoir pu bénéficier gratuitement de ces services. Il appelle ses pairs à se faire dépister également pour connaître leur état sérologique. « On ne sait jamais. Il vaut mieux savoir son état de santé pour mieux se protéger ou se soigner », pense-t-il.
Pour sa part, Benjamin exprime sa joie. Invité par son ami à bénéficier des services de santé sexuelle, ce jeune festivalier remercie les initiateurs pour les « précieux conseils et la rapidité des services ».
Au-delà du dépistage volontaire du SIDA et Syphilis, la prévention des IST, le traitement des infections ainsi que le counseling sur les bonnes pratiques préventives, « UNFPA invite toute personne désireuse de bénéficier de ses services à se rendre dans les structures médicales partenaires » renseigne Esther Bwira, coordonnatrice sage-femme au bureau d’UNFPA à Goma, dans un entretien exclusif accordé à Afia Amani Grands Lacs.
Etant un évènement culturel qui célèbre essentiellement la paix, le festival Amani constitue un environnement propice pour l’éveil des consciences. Au-delà de la santé sexuelle et reproductive, des activistes et plusieurs autres structures en profitent pour mobiliser les festivaliers autour des causes qu’ils défendent.
C’est le cas par exemple du parc National des Virunga qui, victime des atrocités de la guerre, ne parvient plus à incarner le symbole du tourisme comme il se doit au Nord Kivu. Ce dernier se joint régulièrement aux Organisateurs du festival Amani afin de participer, tant soit peu, à la restauration de la paix dans la région.
« Le tourisme va de pair avec la culture » reconnait Bienvenu BWENDE, confiant en l’avenir sécuritaire de la région. Le responsable de communication du PNVi a également invité les festivaliers à visiter les produits issus des projets de développement entrepris par le Parc National des Virunga.
L’organisation de la dixième édition du Festival Amani a connu plus de combats que de soutien de la part des autorités urbaines. Alors qu’elle devait s’étendre sur 3 jours, le feu vert du maire de Goma n’est sorti qu’au Jour-J, cela après une interdiction du même destinateur 2 jours avant sous prétexte de la fragilité de la situation sécuritaire dans la ville.
Joseph Katusele