Appel à la dénonciation des cas des violences basées sur le genre, encourager les initiatives entreprises et plaider pour l’accès des femmes aux crédits, c’est entre autres messages qui ont caractérisé la clôture des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre dans la région des Grands Lacs.
La ministre Rwandaise du genre et promotion de la famille, appel à parler de toutes les formes des violences basées sur le genre pour mettre fin au fléau. Au cours des cérémonies de clôture de ces 16 jours d’activisme, la professeur Jeannette Bayisenge a lancé : « Parlez de toutes les formes des violences basées sur le genre pour que ça s’arrête ».
Au Burundi, le Collectif des Associations et ONGS féminines au Burundi CAFOB en sigle souligne que les violences basées sur le genre ont pris une allure inquiétante. La conseillère principale de ce collectif madame Consolate Habimana, la plupart des cas des violences rapportées sont des violences sexuelles. Par ailleurs, Mujiji Joseph un expert en développement inclusif et la masculinité responsable note des avancées significatives dans la lutte contre les VBG soulignant que la sensibilisation a permis de briser l’interdit « même les journalistes n’osaient pas dénoncer de façon claire ces violences. Briser le tabou a permis aux victimes de sortir de leur silence et dénoncer les auteurs des violences faites aux femmes ». A-t-il ajouté avant d’expliquer que les centres publics et privés de prise à charge des victimes ont vu le jour grâce à la sensibilisation et la mobilisation des acteurs dont des médias. « La révision du code pénale en 2009 et en 2017, la loi qui réprime les violences faites aux femmes sont également des signes remarquables d’un pas de géant dans la lutte contre les violences faites aux femmes. » a-t-il conclu.
Thèrese Ntijinama, une autre actrice de la défense des droits de la femme reconnait que la culture Burundaise interdisant de tout dévoiler et particulièrement tout ce qui se rapporte au sexe demeure une entrave. « Même les parents contribuent, dans la culture du silence » a-t-elle déclaré. Elle dénonce des mariages arrangés entre victimes et leurs bourreaux pour étouffer des cas qui devraient être portés devant la justice.
En Ouganda les femmes commerçantes du camp des réfugiés de Kyaka2 ont profité de cette clôture des 16 jours de lutte contre les VBG pour lancer un message de plaidoyer auprès du gouvernement pour faciliter l’accès de la femme au crédit.
Elles soutiennent que l’accès aux crédits leur permettrait de se relancer leurs activités affectées par la pandémie du covid 19, ainsi elles contribueront aux charges de leurs ménages et éviteront certaines formes des violences conjugales.
Madame Furaha une vendeuse de souliers au camp des réfugiés de Kyaka 2 précise « si on nous accorde des crédits et que le gouvernement ne décrète plus le confinement, un changement positif pourrait s’observer dans nos ménages car nous y apporteront aussi nos contributions financières. On évitera ainsi certaines violences verbales subies par certaines femmes sans emploi ni occupation »
Pour sa part, Solange qui vend des habits a renchéri en disant : « ce plaidoyer nous ne le faisons pas seulement pour nous femmes réfugiées mais c’est pour toutes les femmes de l’Ouganda victimes de cette pandémie » Elle a ajouté : « dernièrement je me suis entretenue avec une vendeuse de friperie au marché Owino à kampala, elle m’a avoué que la reprise économique de l’Ouganda sera plus rapide, plus forte et plus durable si elle amene les femmes au centre de l’activité économique rentable »
Au Nord Kivu à l’Est de la République Démocratique du Congo, l’organisation IPEACE a clôturé la campagne de 16 jours d’activisme en mettant un numéro vert à la disposition de tout le monde pour dénoncer les cas des violences. 0896089999, c’est le numéro vert à utiliser en cas de besoin de dénonciation d’un cas de violence dont on est victime ou témoin pour bénéficier de l’assistance.
C’est ce qu’a indiqué maitre Sifa Batumike, avocate des bénéficiaires au sein de l’organisation IPEACE . Marie Desanges Lumoo, présidente du conseil d’administration de l’organisation locale dénommée Association Fondation Jamaa a invité les parents à changer des fausses perceptions sur le genre pour y mettre fin. «Les violences que nous décrions dans notre société est le reflet des réalités de nos familles. Pour lutter contre ces dernières, nous devons changer les perceptions fausses et croyances négatives que nous communiquons à nos enfants sur l’homme, la femme, la fille ou le garçon. Mettons fin aux violences basées sur le genre en donnant à nos filles et fils des références différentes » a-t-elle conclu.
16 jours d’activisme contre la violence liée au genre est une campagne mondiale appelant à mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles. Elle se déroule chaque année et démarre le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et se termine pour la Journée des droits humains, le 10 décembre.