Du trois au cinq Juin 2022 des centaines des poissons morts ont été retrouvés sur le Lac Kivu dans la baie de Kabuno en territoire de Kalehe. Certaines personnes ont affirmé que ce phénomène était lié au gaz méthane. Cette affirmation a vite été rejetée par les chercheurs de l’unité d’enseignement et de recherche en hydrobiologie appliquée qui se sont déplacés jusqu’à Kalehe pour suivre de près cette situation.
Dans leur rapport, les chercheurs affirment que la première hypothèse, celle de gaz méthane est à exclure totalement car la concentration en gaz méthane dans ce Golf est très faible. Ils affirment en outre que pour que le gaz méthane provoque de telles mortalités, il faut une éruption limnique ; c’est-à-dire que ce gaz puisse s’échapper des eaux pour diverses raisons.
Une autre hypothèse écartée par les scientifiques c’est l’hypothèse selon laquelle cette mortalité serait liée à une quelconque toxine. Selon eux, tous les informateurs ont affirmé que les plantes ichtyotoxiques ne sont pas d’usage dans cette partie et que l’effet des plantes ichtyotoxiques utilisées au lac Kivu est presqu’immédiate.
L’hypothèse qui semble la vraie pour les chercheurs est celle d’une chute brutale de l’oxygène dissous qui serait due non pas à une eutrophisation (aucun signe n’a été visible) mais plutôt consécutive à une remontée brutale d’une couche d’eau pauvre en oxygène.
« Nous pensons que les fortes vagues et vents observés quelques jours avant cet événement auraient entraîné la remontée des eaux de fond pauvres en oxygène à cause d’une forte demande biologique en oxygène pour la décomposition de cette forte matière organique se trouvant au fond dans cette zone, ce qui aurait diminué sensiblement l’oxygène dissous dans l’eau et ce mélange aurait changé la coloration des eaux superficielles ».
Pour conclure leur rapport, les chercheurs font savoir que ce genre d’événements sont pratiquement imprévisibles dans les conditions actuelles suite à l’absence des stations météorologiques installées dans les différentes baies. Et d’ajouter l’apparition d’un tel phénomène est une alerte et une interpellation pour les scientifiques et les autorités impliquées directement dans le secteur de la pêche au lac Kivu.