La contrainte sociale pousse les déplacés de Goma vers Kigali de se sentir obligés de fait de respecter les gestes barrières comme tout autre personne pour lutter contre la Covid-19.
Alors que les habitants de la ville de Goma ont afflué dans la ville de Kigali fuyant ainsi les conséquences pouvant survenir des activités sismiques dues au volcan Nyiragongo, ceux-ci font face à une situation inhabituelle, celle du respect strict des mesures barrières.
Dès l’entrée de la ville, plus question de continuer sa route sans faire un test de Covid-19 pour tout congolais en partance vers Kigali. Les tests sont gratuits mais le nombre des personnes à tester est compté par milliers. Dans un camp des déplacés près de la ville de Gisenyi, enfants, femmes et hommes sont vus en milliers qui attendent une prise en charge par le gouvernement Rwandais. Tellement que les habitants de Kigali au Rwanda ont déjà intégrés le port des masques dans leur vie quotidienne, ceux-ci s’étonnent de voir des milliers de personnes venant de Goma traversant la frontière et dont la plupart ne portent pas de cache-nez.
Désinfection du casque et port obligatoire d’un foulard avant de porter le casque
Toujours dans la ville de Kigali, les déplacés de Goma doivent s’habituer à l’obligation du strict respect des mesures barrières. Le sentiment de se sentir différent des autres par le simple fait de n’avoir pas porter de cache-nez les pousse à se conformer et éviter ainsi de se faire remarquer par les passants. Dans la ville, tout taximan-moto vous exige le port de cache-nez et d’un foulard sur la tête avant de vous remettre le casque de protection et d’accéder à son service de transport. D’autres conducteurs de moto taxi vont plus loin en désinfectant les casques de protection avec de l’alcool avant de vous le remettre pour le porter.
L’entrée dans certains restaurants conditionnée par l’enregistrement des clients
A l’entrée de certains restaurants de la ville, les habitants de Goma s’étonnent de voir qu’on leur exige de se faire enregistrer avant d’y avoir accès. Selon l’agent de sécurité rencontré sur place et qui a préféré recueillir l’anonymat, cette exigence a pour but de faciliter les équipes de riposte à identifier rapidement les cas contacts d’une personne qui présenterait des signes de la maladie et ainsi pouvoir les isoler en cas de besoin.
Toutes ces exigences déjà intégrées dans le quotidien des habitants du pays de mille collines devraient interpeller les habitant de Goma en déplacement au Rwanda à prendre conscience et continuer à faire de même, souligne un Congolais rencontré dans un restaurant. Ce déplacé de Goma espère qu’avec ces nouvelles pratiques de strict respect des gestes barrières auxquelles se trouvent contraint les déplacés sera facilement intégré dans leurs pratiques une fois retournés à Goma.