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Goma:  des jeux d’échecs, une probable solution durable à l’épanouissement des enfants défavorisés

Samedi 20 juillet 2024. le jardin et la grande salle de Congo Uni Hôtel accueillent le légendaire tournoi de Jeux d’échecs qui réuni plus de 200 enfants issus de différentes couches de la communauté. Parmi ces enfants, des déplacés de guerre, des orphelins visant dans quelques orphelinats de la place, des enfants dits de la rue ainsi que ceux issus de familles de la place.

Depuis le 31 mars de l’année en cours, des jeunes échéphiles de Goma réunis dans le club Soga Chess, ont initié « Chess in city », un projet qui veut ramener l’éducation dans les endroits les plus reculés. Ciblant des camps de déplacés environnant la ville de Goma, des orphelinats et école de la place ainsi que des enfants vivant dans la rue, ce projet constitue, selon ses initiateurs, une réponse efficace au manque d’encadrement dont sont victimes plusieurs enfants vulnérables.

« Apprendre aux enfants à jouer aux échecs constitue une solution authentique pour ces jeunes qui se veulent acteur de paix à travers leur initiative. » s’est-exclamé un observateur convié à l’activité.

Au-delà du vivre ensemble et de la cohabitation pacifique prônés par ce jeu intellectuel, les organisateurs du tournoi Chess in city disent « contribuer également à l’éducation et à l’épanouissement intellectuel des enfants délaissés et/ou dont le quotidien est psychologiquement exposé aux traumatismes. »

Après des séances d’apprentissage de base suivis de coaching intensif des enfants dans leurs milieux de vie quotidienne par les membres de Soga club chess, le tournoi a réuni 200 enfants jugés prêts à compétir.

Pendant une durée de 7h, les gladiateurs ont été soumis à des séries de parties chronométrées où ils se sont affrontés avec chacun un adversaire qui lui est inconnu.

Les responsables des enfants conviés au tournoi ont été animés des sentiments partagés. Justin BAHIZIRE, responsable de l’orphelinat Gun Guna a accompagné 12 des enfants évoluant dans sa structure. Celui-ci témoigne de l’amélioration des performances scolaires et des relations interpersonnelles parmi les enfants. Selon lui, au-delà du rapprochement des enfants entre eux et de leur encadrement intellectuel en cette période des grandes vacances, « l’ambiance que crée ce jeu est authentique ».

Pour sa part, Claude Bwenge est le responsable des enfants venus du camp de déplacés tenu par l’organisation Focus Congo.  Ebloui de l’épanouissement des enfants déplacés depuis leur contact avec les jeux d’échecs, celui-ci envisage d’intégrer la culture de ce jeu dans le programme scolaire après l’achèvement d’une école pour enfants déplacés encours de construction.

De l’apprentissage des notions basiques vers l’organisation d’un championnat en passant par des coachings réguliers, cette réalisation n’a pas été une mince affaire, il a fallu du temps, de la persévérance plus une mobilité facile de la part des responsables de Soga club chess.

Satisfait de la compétitivité des gladiateurs, le président de Soga Club Chess se montre décidé à pérenniser le projet afin, selon lui, « d’atteindre les enfants les plus oubliés de la société d’en faire des grands maitres internationaux, dans la mesure du possible ». Dans une interview accordée à la presse, AKILIMALI BASHIGE n’a pas manqué de remercier ses collaborateurs pour leur implication dans le projet.

Depuis de déplacements massifs des populations vers la ville de Goma causés par la reprise des violences armées entre les rebelles du M23 et les forces loyalistes en province du Nord Kivu, le nombre des enfants dits de la rue a augmenté de façon exponentielle. Un phénomène mélangeant des anciens et ceux venus des territoires voisins en quête de refuge. Promouvoir de telles initiatives en guise d’alternative au manque d’encadrement et d’éducation de base constitue une urgence afin d’éviter de probables recrutements dans des groupes armés et autres déviations de ce genre dans les années à venir.

Joseph KATUSELE

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