Des journalistes, juristes, enseignants, blogueurs, développeurs web et activistes dans le numérique venus de plus de 60 pays du monde ont participé à la grande messe des Digital Rights plus connue sous le nom générique de DRIF24 (Digital Right and Inclusion Forum). Cet événement a été organisé par l’organisation africaine Paradigm Initiative et s’est tenu à ACCRA, au Ghana, dans un atelier afin d’outiller les participants sur les questions de sécurité numérique.
Cet atelier, tenu à l’Alisa Hôtel, du 23 au 25 avril 2024, lors du forum sur l’inclusion numérique à Accra au Ghana, intervient dans un contexte où la cybercriminalité bat son record en Afrique et plus précisément dans des pays où les lois sur le numérique ne sont pas encore établies ou sont considérées comme non prioritaires à cause des dossiers urgents que pensent traiter les dirigeants.
Plusieurs méthodes de sécurité en ligne sont mises à la disposition de la communauté des activistes et aux membres de la société civile africaine qui œuvrent dans le domaine des droits numériques, pour comprendre les enjeux et les nouveaux développements qui caractérisent ce domaine et atténuer certaines conséquences sur les potentielles victimes. En entrée de jeu, M. Christopher MUSODZA, hacker éthique certifié et formateur en sécurité numérique a exposé les enjeux.
« Nous sommes dans un siècle où le numérique est en train de prendre une place importante dans la société. Plusieurs réformes sont révisées et différentes stratégies sont mises en marche par les décideurs et développeurs web dans le but de protéger la communauté en ligne. Malheureusement, les cybercriminels ne dorment pas non plus. Ils développent jour après jour différents outils pour infiltrer les appareils et ainsi avoir accès aux données personnelles de leurs victimes. »
À en croire M. MUSODZA, dans plusieurs pays africains, les activistes des droits de l’homme sont plus victimes de la surveillance et de l’espionnage de la part des États et autres politiciens corrompus qui ne veulent pas d’un débat ou des critiques publiques sur les résultats de leurs politiques ou l’état de leur gouvernance. Il a, à cet effet, donné quelques astuces qui aideraient à savoir si l’on est sous surveillance et quelques conseils pour éviter l’espionnage.
« La surveillance est un fléau inévitable pour nous, activistes des droits de l’homme, surtout dans nos démocraties africaines en péril. Vous saurez que vous êtes surveillé lorsque votre téléphone portable sera toujours chaud et que sa batterie sera à plat à tout moment. Vous éviterez l’espionnage en mettant régulièrement à jour votre portable, en faisant attention avec l’activation de la localisation, en évitant d’utiliser votre compte Google pour différents outils informatiques et en utilisant le moteur de recherche Chrome. Surtout, utilisez le Virtual Private Network (VPN) et effacez régulièrement l’historique de recherche dans le moteur Google. »
La sécurité personnelle des utilisateurs d’internet et les règles élémentaires de cybersécurité sont vivement recommandées dans les sociétés où les lois sur le numérique ne sont souvent pas adaptées aux réalités et aux problèmes auxquels les populations sont exposées, explique Dr June JEREMIAH, directeur et ingénieur en cybersécurité à MCS security solution.
« Nous devons chiffrer les données que nous stockons et être plus prudent avec les liens que nous trouvons en ligne. Il est très insensé d’utiliser un même mot de passe sur tous nos réseaux sociaux. »
Grâce à Ripoti, une plateforme qui permet aux activistes de signaler les violations des droits numériques, et Ayeta, un kit de sécurité numérique équipant les utilisateurs d’internet d’outils leur permettant de sécuriser leur présence en ligne, les activistes vont travailler en étroite collaboration pour rendre effective la liberté d’expression en Afrique.