Depuis la matinée de ce mercredi 07 février 2024, il s’observe un déplacement massif des populations de la cité de Sake vers la ville de Goma. Ces populations cherchent à se mettre à l’abri des affrontements entre l’armée loyaliste FARDC et les rebelles M23.
Sous un soleil accablant de 11 heures de Goma, des détonations des bombes et des crépitements de balles, les habitants de Goma ont été surpris et choqués de voir une colonne de personnes vieillards, hommes, femmes enceintes, jeunes filles, garçons et enfants qui longent la route en provenance de Sake, une cité située 27 km de Goma.
Avec espoir de sauver leurs vies, on les a vu essoufflés et assoiffés, ils ne savent plus continuer leur chemin, relate Jacinthe Maarifa, Chargé de programme au sein de l’organisation AGIR RDC à travers une vidéo tournée sur l’axe routière Goma-Sake.
« Il y a des centaines de déplacés qui viennent sur Goma. Parmi eux ; des enfants et de vieillards. La plupart est vraiment essoufflé. Ils ont besoin de l’eau à boire mais ils n’en ont pas. Si vous pouvez avoir des stocks d’eau à leur apporter, ils sont dans des ronds-points des quartiers lac vert et Mugunga. »
Dans cette marche, on signale également les déplacés de Shasha, Kirotshe, Mushaki, Kitshanga, Ngungu et Karuba qui, depuis des mois logeaient à Sake. Ils se déversent tous dans la ville de Goma où d’autres déplacés vivent déjà dans des conditions de très grande précarité. La situation devient encore très alarmante et nécessite une attention particulière de nos autorités, déclare le Professeur Olivier Byaruhanga, enseignant à la faculté de sante publique de l’Université Libre des Pays des Grands-Lacs.
« Le déplacement de toute cette population va entrainer des conséquences incommensurables en ce qui concerne notamment l’alimentation, l’eau, l’accès aux services de santé et d’assainissement. Il y’aura une situation de promiscuité dans des camps de déplacés et dans certaines familles de la ville de Goma qui risquerait de déclencher des nouvelles épidémies ‘’ raconte t’il.
Et de renchérir ; ‘’ Les autorités doivent agir urgemment sur un plan de contingence pour essayer de prévenir les nouvelles épidémies. J’insiste sur une mesure particulière de protection pour les personnes vulnérables surtout les enfants de 0 à 5ans, les personnes âgées de plus de 65ans et les femmes enceintes pour éviter des bombes à retardement. ‘’
Cela fait plus d’une année que différentes zones de Rutshuru et Masisi sont sous contrôle des rebelles du M23 et les populations déplacées vivent dans des conditions inimaginables dans des camps installés dans des périphéries de Goma et dans le territoire de Nyiragongo. Les organisations de la société civile, les ONG internationales et le gouvernement sont priés de leur porter assistance le plus tôt possible afin d’éviter une crise sanitaire à Goma.
Nadine KAMPIRE