Lancer un message de mobilisation sur l’état actuel de la santé mentale au Rwanda a été l’objet de la conférence de presse organisée le lundi 07 mars 2022 à Kigali par Rwanda Biomedical Center (RBC).
Selon Docteur Yvonne KAYITESHONGA, chargée de la division santé mentale au sein de RBC (Rwanda Biomedical Center), même si le gouvernement rwandais a mis en place depuis 1995 une politique qui régi la santé mentale, la stigmatisation reste un grand défi dans la lutte contre les problèmes liés à la santé mentale au Rwanda. .Le monde connait globalement entre 10 et 20% des adolescents qui ont des problèmes liés à leur santé mentale et dans plusieurs cas, 50% de ceux qui en sont victimes sont âgés de moins de 14 ans, précisent certaines études des Nations Unies. Selon Docteur KAYIRESHONGA la stigmatisation est évitable à condition d’avoir dans tous les centres de santé au Rwanda des psychologues qui font le suivi et qui sont capables de donner les services liés à la santé mentale.
« Changer nos mentalités de stigmatiser les gens qui souffrent des problèmes psychologiques c’est un devoir pour chacun, mais ça doit commencer par soi-même, nos familles respectives et dans nos communautés sans oublier le grand rôle de médias » a insisté, Dr Yvonne KAYITESHONGA. Elle a rappelé aussi qu’à part la stigmatisation qui constitue un grand défi, il y a aussi le traumatisme que bon nombre de rwandais manifestent à cause des événements tragiques qui ont eu lieu pendant le génocide que le pays a connu en 1994. L’oratrice du jour a également déclaré que pour pallier au problème de stigmatisation, chaque rwandais est appelé à jouer le rôle de tuteur de résilience vis-à-vis de son prochain afin de diminuer les problèmes liés à la santé mentale dans le pays.
Selon les instances sanitaires du Rwanda, vingt-huit ans plus tard, la plupart de rwandais souffrent toujours de troubles de stress post-traumatiques liés au génocide. Malgré les pas déjà franchis dans le domaine de la santé mentale il y a encore beaucoup à faire car de nombreuses personnes se retrouvent dans des épisodes de dépression liés aussi à la crise sanitaire de covid19 que traverse le monde entier.
Florent NDUTIYE