Depuis environ deux mois, les produits pétroliers sont devenus rares sur l’étendue du territoire. Certaines stations qu’elles soient en Mairie de Bujumbura ou à l’intérieur du pays, peuvent passer des jours voire des semaines sans carburant. Face à la cherté de la vie ; certains ne savent plus vers quel saint se vouer.
Le Professeur Leonidas Ndayizeye explique cette pénurie par la guerre en Ukraine. En effet, la Russie est deuxième plus gros producteurs de pétrole. Elle en est également le deuxième exportateur au niveau mondial. « Les sanctions que les pays essentiellement de l’OTAN ont prises à l’encontre de la Russie créent une pénurie de ce produit sur le marché mondial.» En effet, les conséquences de cette rareté des produits pétroliers peuvent être classées en trois principales catégories.
Les prix des produits de première nécessité
Pour bien comprendre l’ampleur de la situation, le prix du kilo du sucre est passé du simple au double, si bien entendu, on a la chance de l’avoir. Bref tout y passe : le haricot, le riz, la farine, le charbon, etc. C’est une évidence, la disponibilité du carburant influence ces prix.
Par exemple, le haricot communément appelé « Kinure » qui s’achetait 1 200 est à 1 800 francs burundais. Quant à celui communément appelé « jaune” ; il est passé de 2 000 à 3 500 francs au marché de Kayanza.
Les problèmes liés au déplacement
Le transport en commun est devenu un casse-tête surtout depuis la mesure réduisant la zone de circulation des motos, tricycles dit Bajaj ou Tuk Tuk. Cette décision a été prise par le ministre en charge de l’intérieur, de la sécurité publique, Gervais Ndirakobuca depuis le 23 février de cette année.
Du coup, les seuls moyens de déplacement dans le centre de Bujumbura restent une voiture (privée ou taxi), le bus et bien sur la marche. D’ailleurs, le 4 mai dernier, le ministère du commerce a revu à la hausse les prix de transport en commun tant en mairie de Bujumbura qu’à l’intérieur du pays. Par exemple le prix de transport par bus est fixé entre 550 et 1 000 francs burundais en mairie de Bujumbura comme l’a annoncé Marie Chantal Nijimbere, ministre du commerce.
Aller en ville et rentrer chez soi est devenu un exploit. Matin comme soir, les lignes de bus sont saturées. Ecolier comme étudiants, enfant comme adultes font la queue debout pendant des heures, des fois sur un soleil de plomb.
Un chômage forcé pour des pères de familles
Certains parmi les conducteurs de voitures qui vivent du transport sont en plein désespoir. Depuis la hausse du prix du carburant, aucune amélioration. Assis auprès des stations guettant une apparition du moindre carburant, ces conducteurs ne savent plus comment ils vont nourrir leurs familles. « Ça fait plus de deux semaines que ma voiture est garée dans la parcelle de mon patron. » » Dit Jacques. Dans la province Rumonge, certains conducteurs parviennent à s’approvisionner en carburant à partir de la République Unie de Tanzanie. Toutefois, ils rencontrent des contraintes policières. D’ailleurs sur le marché noir, un litre d’essence est entre 10 et 15 milles francs.
Des solutions sont-elles envisageables face à cette pénurie ?
« Le gouvernement devrait prendre des dispositions nécessaires afin de rendre disponible le carburant en négociant avec les importateurs de ces produits pétroliers », explique le professeur Gilbert Niyongabo. D’autres experts proposent, pour parer à des situations d’urgence énergétique, un stock stratégique des produits pétroliers.
Le Président Evariste Ndayishimiye a dit aux Burundais le 28 avril de cette année que son gouvernement est préoccupé par cette problématique. Toutefois, il n’a pas explicitement cité les solutions
Dans tous les cas régler cette situation relève une urgence.