Bujumbura, capitale de la République du Burundi était hôte, du 14 au 16 décembre, de la 2ème édition du dialogue continental sur l’agenda jeunesse, paix et sécurité en Afrique. Il s’agissait d’une triple activité, notamment le dialogue, le forum des jeunes du mécanisme de l’accord cadre d’Addis Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC ainsi que la troisième édition de la semaine de l’innovation.
Dans son discours d’ouverture des travaux, le président Burundais Evariste Ndayishimiye a révélé que le thème de ce dialogue s’inscrit dans la logique de la résolution 2250 du conseil de sécurité des Nations Unies sur la paix, la jeunesse et la sécurité qui appelle la société à exploiter tous les potentiels des jeunes et leur leadership en tant que bâtisseurs de paix efficace sous tous les aspects.
« Les jeunes sont non seulement victimes mais aussi ils sont parfois manipulés et impliqués dans des tensions qui n’ont rien à voir avec eux. Il est par conséquent indispensable de tenir compte de la voix des jeunes et de leurs contributions dans le processus de stabilisation de la situation sécuritaire dans leurs régions » dixit le Président du Burundi.
De son côté, le représentant du PNUD à ces assises a souligné que le développement en Afrique passe par la paix et la sécurité et les jeunes en sont promoteurs.
Pour ce qui est du forum des jeunes du mécanisme de l’accord cadre Addis-Abeba pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC, 10 ans après il a été constaté que cet accord dit d’espoir souffre de mise en œuvre de la part de certains Pays signataires. Les jeunes ont déploré l’absence des dispositions portant sanctions pour contraindre les partis signataires à respecter leurs engagements.
Ils ont ainsi recommandé la requalification qui devrait intégrer l’instauration des sanctions afin de donner un caractère contraignant à cet accord cadre d’Addis Abeba pour la paix et la sécurité et la coopération pour la RDC.
Quel sens de ce dialogue pour la jeunesse Congolaise ?
Pour la jeunesse congolaise et particulièrement celle de la Province du Nord Kivu, le dialogue sur l’agenda jeunesse, paix et sécurité en Afrique est d’une grande importance parce qu’il constitue une opportunité d’expression pour cette jeunesse victime des conflits armés pendant plus de 30 ans dans la partie orientale du pays. Ce genre d’assises constituent alors une occasion pour envisager l’avenir ensemble avec d’autres jeunes du Continent.
Dans une exclusivité accordée à Afia Amani Grands Lacs, Guy Kibira, président de la jeunesse du Nord Kivu, et point focal du forum multifonctionnel de la jeunesse de la CIRGL, cette deuxième édition de ces assises a été une occasion de plaidoyer auprès des jeunes d’autres Pays africains pour une solidarité en faveur de leurs pairs congolais pour la mise en application de l’accord cadre d’Addis Abeba pour la paix et la sécurité et la coopération pour la RDC.
« J’ai la joie de vous annoncer que suite aux différents plaidoyers, une requalification de l’accord cadre d’Addis Abeba pour la paix et la sécurité et la coopération pour la RDC est déjà envisagée. Et nous avons proposé l’intégration des dispositions contraignantes et des sanctions à l’endroit des signataires qui vont agir en violation dudit accord » a révélé Guy Kibira
Guy Kibira demande à la jeunesse congolaise de voir les jeunes d’autres pays africains particulièrement ceux de la région des Grands Lacs comme des opportunités de développement et non pas comme des ennemis. Ils doivent se rapprocher pour discuter et dialoguer afin de trouver des solutions aux problèmes africains et éviter toute confusion entre les régimes et les peuples, a-t-il ajouté.
Le président du comité de la jeunesse au Nord Kivu a conclu son propos en invitant les sociétés civiles de la région des Grands Lacs d’exiger leurs dirigeants à cesser leurs politiques conflictuels et expansionnistes afin de favoriser la paix, la sécurité et le développement.
L’Afrique est le continent le plus jeune au monde avec 400 millions d’individus âgés de 15 à 35 ans.
Desanges Kavira