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Culture-paix : entre la liberté d’expression et d’opinion, La Bénévolencijia jette les ponts parmi les pays de la région de grands lacs

Depuis le mois d’avril 2024, des slameurs de la RDCongo, du Rwanda et du Burundi participent à une série d’activités culturelles dénomées « Slameurs fédérateurs ». Ce prgramme a été initiées par La bénevolencijia. Il touche 5 collectifs de slam-poésie de la région. Devant la presse, ce vendredi 20 décembre, le coordonnateur du progamme a indiqué qu’ au-delà de son aspect unificateur dans la région de grands lacs, ce programme se veut un incubateur de solutions aux différents problèmes régionaux à travers des réflexions entreprises par l’écriture des jeunes slameurs.

 » A l’issue de toutes les résidences organisées depuis le début du programme, une trentaine de clips ont été produits, des collaborations qui prêchent la paix à un public atteint estimé à près d’Un million de personnes, tous les âges pris en compte,  » renseigne Ghislain Kabuyaya. Et d’inviter le public de Goma à savourer un échantillon ce samedi 21 décembre à travers le spectacle de restitution.

De la libre circulation des personnes et leurs biens dans la région de grands lacs vers la migration et la polarisation des conséquences de conflits en passant par l’histoire commune des peuples de la région, plusieurs thématiques ont orienté les plûmes aiguisées lors des différentes résidences produisant ainsi un bon nombre de textes à caractère tout aussi pédagogique que ludique.

Du coté des bénéficaires, l’artiste Chrétienne NIKUZE estime qu’en plus du réseautage et d’esprit de l’équipe favorisés , ‘‘Slameur Fédérateurs’’ donne l’occasion aux artistes des pays de grands lacs à contribuer à implémenter des solutions aux problèmes de la région, un souci qui accompagne leur passion commune pour le slam. « Participer aux résidences de Slameurs fédérateurs pour moi est un grand pas dans la contribution de tout ce qui est cohésion sociale dans la région de grands lacs » confie l’artiste slameuse burudaise, épanouie davantage après toutes les créations, « On a les mêmes histoires et au-delà de notre divergence, on est tous pareil » conclu l’artiste, membre du collectif Jewe slam.

La région de grands lacs africains est réputée d’une ‘proie facile’ aux conflits tribalo-ethniques depuis plus de 3 décennies. Entre diversité culturelle qui semble diviser les communautés, répartition inégale des richesses du sous-sol ainsi que la poursuite et la protection des intérêts politiques des uns et des autres, les racines profondes des conflits dans cette région n’ont jamais été appréhendées de façon si lucide.

Convaincu que tout est question de manipulation à travers la propagation de stéréotypes, Mapson suggère l’artiste comme le médecin qui soigne ces maux sans tenir compte de la nationalité de ses patients. « les frontières nous imposées ne nous aident en rien, l’essentiel c’est de les briser, de savoir que l’humanité c’est notre bien à pour nous tous » explique le slameur. Et à lui de poursuivre « la meilleur façon de connaître l’autre c’est d’avancer vers lui et découvrir qu’on n’a absolument rien à gagner dans les conflits politiques.»

L’artiste Mapson estime qu’à travers toutes les collaborations passées et à venir, les slameurs pourront unir leurs efforts et arriveront à vaincre le mal pour de bon. « Quand on a des ténèbres qui nous entourent, on s’improvise en bougies pour anticiper les dégâts » conclut le jeune artiste, membre de la « Plume d’or », ce cénacle de poètes évoluant à Butembo, en province du Nord Kivu/RDC.

En guise de la clôture du projet « Slameurs fédérateurs », la grande salle de l’hôtel Congo Uni de Goma/RDC reçoit un spectacle de restitution doublé d’une séance de projection des clips, l’après-midi de ce samedi 21 décembre 2024. Un événement de taille régionale qui promet de prêcher la bonne nouvelle.

Joseph Katusele

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